La neige printanière a la couenne dure; elle perdure.
Au printemps, c'est le bon temps pour la douceur de vivre alors que sur la neige, la chaleur rencontre la fraîcheur.
Cependant, autour de zéro degrés, les skieurs à semelles lisses, ne savent plus à quelle religion se convertir; quel dieu implorer pour concocter le fartage miracle qui les ressuscitera. Au printemps, plusieurs abandonnent la glisse et se convertissent à la raquette.
À l'opposé, il n'y a pas de cérémonie de klister ou de fartage pour les skis à écailles sur lesquels on embarque directement, prêt à avaler les kilomètres. Oui, sur la neige printanière, les skieurs à écailles sont morts de rire! Non seulement retrouvent-ils une bonne glisse, mais ils ont aussi l'impression de pouvoir grimper aux arbres tellement les écailles de poisson s'agrippent bien à la neige mouillée, qu'elle soit fraîche et "plottante", ou granuleuse. Et elles se sont montrées presqu'aussi efficaces dans la vieille neige froide et durcie, en autant que les protubérances des écailles puissent s'accrocher aux aspérités de la neige granuleuse, ce qui n'est souvent PAS le cas dans les tracés mécaniques glacés ou dans la neige granuleuse meuble.
La photo ci-jointe montre le design songé de la semelle d'une défunte paire de skis à écaille Kneissl dont j'ai été l'heureux propriétaire en fin des années '90. En neige humide, c'étaient des chars d'assaut, qui rendaient futile le recours aux peaux de phoque.
Bon, assez d'apologie, passons nous maintenant à la démolition? C'est en automne prochain que de nombreux skieurs magasineront de nouveaux skis. Trop de vendeurs exagèrent les mérites des skis à écailles de poisson. Ce sera alors plus opportun de vous faire part de nos observations sur les ratées des skis à écailles en fonction de leur design, de la température, de la neige et du tracé, en conditions hivernales.
D'ici là, gloire aux skis à écailles en conditions printanières!
À suivre.
Antoine Deslauriers
VVV
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